mardi 22 mars 2011

UN


Dans la cour les enfants se poursuivent
en criant.
Ma fille s’impatiente.
La porte du camion plein claque,
le moteur tousse.


Je voudrais ne plus rien entendre,
rien des bruits au delà des fenêtres closes.
Juste la lumière,
le temps d'apprivoiser le silence.

Faire, seule, le tour de la maison
une dernière fois caresser les murs vides
quitter le passé
laisser les morts enfin dormir.
Je ne reviendrai plus ici.

Le camion des déménageurs s'éloigne
Va charrier ailleurs les souvenirs.
Ma fille m’appelle,
j’entends son impatience.

Tais-toi ! Taisez-vous, tous !
laissez moi encore seule
laissez moi prendre la mesure de mes pas
et revenir vers vous en paix.
Cessez de vous inquiétez,
Je vais retrouver mon chemin 

Laisser le silence s'installer sur le passé
Une dernière fois écouter le grincement des crémones
lorsque je vais fermer les volets.
Enfermer à l'intérieur de toute mémoire
la pénombre apaisée,
à l'abri des volets clos.

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